
Polémique autour de la mention "Chrétiens d’Orient" sur des affiches du métro
"C’est le mot ‘chrétien’ qui leur brûle les lèvres ?" Pour les associations chrétiennes, cette modification lexicologique est inacceptable. "Est-ce que c'est le mot chrétien qui leur brûle les lèvres ? C'est invraisemblable, ça ne nous satisfait pas", a indiqué Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri, évêque de Gap, et créateur du trio musical "Les Prêtres". "Tout le monde ne sait pas ce qu'est L'Oeuvre d'Orient", a-t-il encore déclaré. >> À lire sur France 24 : "Chrétien d'Irak : 'Je viens commencer une nouvelle vie en France'" La société des transports parisiens avait créé la polémique il y a quelques jours en refusant d'apposer la mention "au bénéfice des chrétiens d'Orient", sur des affiches de concert invoquant le "principe de neutralité du service public [dans] le contexte d'un conflit armé à l'étranger". Cette décision a suscité une levée de boucliers dans les milieux catholiques. Mais pas seulement. Même les politiques s’en mêlent.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a ainsi dénoncé "[une] décision [qui] résulte d’une interprétation abusive du principe de laïcité". Valérie Pécresse (UMP) a de son côté interpellé "solennellement" Ségolène Royal pour qu’elle intervienne en tant que ministre des Transports auprès de la RATP. Le député UMP Eric Ciotti a demandé samedi à Manuel Valls de "mettre fin à la censure". Le président de "Debout La France", Nicolas Dupont-Aignan, a condamné cette décision de la RATP. Au Parti communiste (PCF) aussi, on s’indigne de cette "atteinte à la liberté d’expression […] qui en outre est une atteinte à la liberté d'agir pour la solidarité envers des populations persécutées".
Un référé au tribunal de grande instance de Paris "Ce n'est pas un gros mot, chrétiens d'Orient", a également relevé Patrick Karam, président de la Coordination chrétiens d'Orient en danger (CHREDO), laquelle a saisi en référé vendredi le tribunal de grande instance de Paris, afin de contraindre la RATP et Métrobus à permettre cette mention. Ce référé doit toujours être examiné mercredi. "Cette cause doit faire l'objet d'un consensus national", a-t-il demandé. "La RATP considère que les chrétiens d'Orient sont partis au conflit alors que ce sont des victimes", a-t-il ajouté, estimant que la société de transports "s'enfonce dans le déni" et le "cynisme le plus odieux". En novembre 2012, la régie publicitaire de la RATP avait refusé une campagne d'affichage contre l'islamophobie, arguant de son caractère religieux.